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Alfred Roques
Alfred
Roques est né le 17 février 1925 dans un petit village du
Quercy, Cazes-Mondenard. Fils d'agriculteurs, il aidait souvent
aux travaux de la ferme, jusqu'au jour où ...
C'est à l'âge de onze ans qu'Alfred commença
à jouer ... au football. Durant des années, il sera
le pivot du 11 local, satisfait de la réputation que lui
valait son coup de botte, qui envoyait le ballon se promener à
100 mètres. Le reste du temps, les travaux de la ferme suffisaient
à sa joie physique.
A 20
ans, il était capable de faire plier les jarrets à
une paire de boeufs à l'attelage. A 25 ans, le médecin
du village fut désespéré en le voyant se glisser
sous une batteuse à quatre pattes, s'arc-bouter et la maintenir
soulevée au-dessus du sol, le temps d'y poser des cales.
Le médecin n'y tenant plus, lui ordonna sur le champ d'arrêter
le foot et de partir jouer au rugby à Moissac.
Dès
les premiers temps, au vu de sa carrure, on le plaça en première
ligne, celle de la mêlée, celle des grands chocs. Et
cet homme qui n'avait jamais joué au rugby, qui n'en connaissait
aucune des ficelles, ne mordit pas une seule fois la poussière.
Jusqu'en 1954, tout le jeu tourna autour de lui. Cahors se trouvait
à manquer de piliers et vint le chercher. Alfred devint alors
la bête noire de tous les trappus, les coriaces, les "tignons",
les vicieux, tous ceux qui avaient l'oreille épaisse, le
crâne dur et les reins solides.
Par
la suite, il envoya bouler sur le gazon lotois des joueurs tels
que Guinle, Barthe, les frères Prat, et toute la cavalerie
du F.C Lourdes. C'est à la suite de cela qu'il fut reconnu
digne de la sélection nationale, et il ne fut pas prêt
de la quitter, puisqu'il fut sélectionné, du 9 mars
1958 au 12 janvier 1963 pas moins de 30 fois en équipe de
France !
Cependant,
à 36 ans il pensa arrêter, par peur du ridicule, par
peur d'être trop vieux. Le médecin du club le fit vite
changer d'avis, convaincu par ses performances extraordinaires.
En effet, avec son physique impressionnant de 1m78 pour 98 kgs,
et avec son démarrage foudroyant en course (sur 50 mètres,
il égalait le score des meilleurs sprinters du moment), personne
ne pouvait l'arrêter !
A 36
ans, il avait la vitalité et la jeunesse physiologique d'un
jeune de vingt ans ! Pour se mettre en forme le matin d'un match
important, il partait ... retourner un champ entier ! Jamais personne
n'a entendu Alfred Roques se plaindre. Il n'a jamais eu ni entorse,
ni blessure, sauf une fois, à Naples. On lui doit également
cette phrase en réponse à un journaliste qui un jour
lui avait demandé ce que le rugby lui avait donné
: "Moi, je conduis la benne à ordures à Cahors
et grâce au rugby on ma mis un smoking et jai
serré la main de la Reine dAngleterre".
Il
mettra un terme à sa carrière internationale, à
presque 38 ans,
le 12 janvier 1963 face à l'Ecosse dans le tournoi des V
nations.
Cet
homme des terres du Quercy, de la terre et des vignes, aura bien
mérité son surnom "d'homme tranquille" ,
et il restera à jamais un des meilleurs piliers de tous les
temps.
Merci
à Astrid pour cette belle biographie.
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