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Dur à avaler, il n'y a pas d'autre expression qui puisse traduire l'amertume française suite à cette rencontre. Marquer trois essais contre un dans leur temple chez les Anglais et en sortir perdant ! Mais pour gagner, il aurait fallu jouer à 100%, et en réalité, les Bleus de Bernard Laporte étaient nettement en dessous.
Dans le magnifique stade de Twickenham, par une journée glaciale, les esprits ont pu se réchauffer avec la défaite des poireaux gallois à Rome devant les Italiens. Mais la fête pour célébrer le centenaire de Jason Leonard s'est soudainement brisée avec l'annonce du décès du jeune demi de mêlée international des Harlequins, Nick Duncombe, la veille du match, foudroyé par une méningite à l'âge de 21 ans ... Une minute de silence avant la rencontre fut respectée par tous.
Une rencontre immense, où se sont livrées deux grandes équipes, et, à la fin, la pression anglaise a eu raison des Coqs, et quand vous avez un type tel que Jonny Wilkinson dans vos rangs pour punir vos indiscrétions, vous frôlez la correctionnelle.
A la pause, et avec un score de 12 à 7 en faveur des Anglais, les Français étaient bien placés pour revenir pendant la deuxième période. Mais ce sont les Anglais qui, durant les vingt premières minutes de la deuxième mi-temps, creusèrent définitivement l'écart en leur faveur.
Le début de la rencontre fut très équilibré, avec l'ailier anglais Luger très en vue, ainsi que le diabolique arrière Robinson. Mais il fallu attendre la treizième minute, pour voir les premiers points de la partie, une pénalité, de Wilkinson, qui heurta la barre transversale avant de passer ! La réplique française ne tarda pas, avec Magne qui contra un coup de pied d'Hodgson, dans les 22 mètres anglais, et qu'il pût récupérer en jonglant, pour ensuite aplatir près des poteaux. Ce fut son dixième essai en cinquante neuf sélections. Merceron ajouta les deux points de la transformation, et la France menait alors sur le score de 7 à 3.
Malheureusement les Français se virent sanctionnés à plusieurs reprises par l'arbitre M. Honiss, qui, apparemment, n'avait pas du tout la même interprétation des règles de la mêlée que les Français ! Le pauvre Crenca ne savait plus que faire ! Ce fait était lié avec le nombre des ballons concédés en " turnover " par les Français, surtout aux moments clés : 19 fois, c'est trop. Durant toute la partie, Wilkinson remontait la marque, avant de pointer son équipe en tête sur le tableau de marque. Les Français tentaient tout mais n'aboutissaient pas, surtout Garbajosa, le meilleur Français, Clerc, Poitrenaud et Ibanez. En même temps, ils plaquaient les Anglais comme des fous. Ce fut très dur pour eux physiquement.
En deuxième période, les Anglais haussèrent le ton et, à la 48ème minute de jeu, ils marquèrent leur unique essai de la partie, essai marqué par Jason Robinson qui reçut une passe du centre Will Greenwood, qui lui permit de briser enfin la défense française et d'aplatir entre les poteaux. Une formalité pour Wilkinson qui ajouta les deux points supplémentaires de la transformation. Une nouvelle pénalité et un drop portèrent les anglais à un score de 25 à 7, et, franchement, à ce moment-là, la messe était dite. Alors là, ce furent les avants anglais qui baissèrent le régime en fin de rencontre, et les Français qui revinrent grâce à deux essais de Poitrenaud et de Traille, qui concrétisèrent deux attaques au large et qui aboutirent en coin. Dommage que Merceron n'ait pas été dans un bon jour ! Quelle mince consolation de ne marquer que trois essais contre un ...
Bill, à Twickenham, avec Astrid.
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